DOIT-IL VRAIMENT COURIR AUTANT QU’ON LE DIT ?
On entend souvent dire :
« Il lui faudra beaucoup de terrain, car il a besoin de courir… »
« Il a besoin de faire des grandes ballades… »
« Si vous ne pouvez pas le sortir au moins tant d’heures par jour… »
« Vous vivez dans une maison ou un pavillon avec jardin… ? »
Etc.
Je ne dis pas qu’il faut obligatoirement le laisser cloîtré tout le temps dans une cour, un jardin ou un logement. Mais à mon goût, trop de personnes pensent, et croient que le chien doit IMPERATIVEMENT sortir un certain temps et surtout qu’il doit courir. Et oui, Il faut, il faut, il faut…
Mais qu’est-ce que vous en savez ? Parce qu’il vous parait plus « content » quand il court dehors en plein air, ne pensez-vous pas plutôt qu’il est « heureux » ou devrais-je dire (positivement excité) car la notion de joie est un sentiment trop complexe, trop élaboré pour un canis familiaris. Il est donc « satisfait » de partager quelque chose avec vous, la promenade, le jeu ou votre présence lorsqu’il discerne grâce à son ouïe et son odorat très développé tout ce qu’il l’entoure et surtout si ces bruits et odeurs viennent de ses congénères et ou de petits animaux qu’il appréhende de poursuivre ?
Avez-vous déjà observé des chiens seuls, qui vagabondent sans maître. La plupart, pour ne pas dire tous, se reposent dès qu’ils peuvent, car le chien, (de par son héritage ancestral) sait se ménager, il économiserait ses forces pour une (future chasse) ou fuite si besoin, comportement des temps passés, très anciens qu’il recèle en lui.
Observez votre chien, voyez comme il se couche ou dort dès qu’il en a l’occasion.
Sinon, il marche SENT et ECOUTE, mais en aucun cas il court de lui-même comme un déjanté sauf si nous (propriétaires) l’avons encouragé dans ce sens en détalant avec lui ou après lui, lui jetant « baballe », frisbee ou tout autre objet qu’il considère tout au fond de ses gènes, de ses « tripes » comme une proie potentielle. Des que notre compagnon à quatre pattes fait ce que l’on soit disant « attend d’un chien » c’est-à-dire courir, courir et encore courir, on renforce ce comportement avec notre attitude positive, en effet, n’oublions pas que c’est un être social, qui se sent d’autant mieux quand il nous ressent heureux, et comme il est opportuniste, il exagère donc fortement cette attitude et nous, propriétaire, le voyant se comporter de la sorte, on pense bien faire à entretenir cet état en continuant dans ce sens.
Les dépense de calories, dans les poursuites et courses intrépides sont utiles, certes mais pas comme vous le pensez. Sauf pour des cas précis par exemple : le chien en surpoids ou s’il a une pathologie comportementale (instinct de chasse hyper développé) dû à la sélection humaine : chiens de berger, de chasse, genre (épagneul, braque, cocker, border collie, berger australien, berger allemand et bien d’autres encore).
J’emploie un grand mot quand je parle de pathologie car en réalité la « pathologie comportementale » est due au ratio chien/maitre, en effet, si celui-ci doit par exemple garder un troupeau il aura le bon comportement mais si il doit être le bon « toutou » à la maison à se faire caresser par les enfants près du feu de cheminée et sortir autour du pâté de maison pour faire pipi, il en ressortira une « pathologie comportementale » pour cette famille ou devrais-je dire pour cet environnement.
Sinon, pour vous, quand on les regarde vite fait, lequel de ces deux chiens vous parait le plus heureux ou en tout cas, le plus serein, celui qui dort au pied de son maitre SDF ou celui que l’on voit seul courir d’un bout à l’autre d’un très grand terrain d’une très grande propriété à aboyer sans cesse ?
(Imaginez-vous ces deux chiens et soyez honnête dans votre réponse.)
Et pourtant, l’un a un très grand terrain pour lui et l’autre n’est pas en train de courir après la « baballe » à jouer sans cesse.
Pensez-vous que le compagnon du sans domicile fixe est malheureux car il ne court pas avec lui dans les bois et ou les champs, non, car il est heureux avec celui avec qui il est en phase, celui qui lui apporte ce dont il a vraiment besoin, les ressources qui lui sont utiles pour avoir un bon équilibre cognitif c’est-à-dire, la présence d’un leader et ou membre(s) du groupe, de la nourriture, d’un territoire et ou lieu de vie et surtout des directives.
Oui, des directives, être dirigé, commandé (pas au sens militaire de la chose bien sûr, je me comprends) mais lui montrer qu’on sait ce qui est bon pour lui et ce qu’il ne l’est pas, dans le jeu, les promenades et le dressage et pour ma part, c’est seulement pour ça et seulement ça qu’il faut faire faire à son chien.
Et si vous lui apportez cela dans l’éducation/dressage avec l‘aide d’un professionnel du dressage et du comportement bien sûr ou en faisant du canicross, de l’agility, du pistage, et tout autre activité qui demande une grande complicité. Vous obtiendrez ce que vous attendez de votre chien un grand dévouement dans ce rapprochement et cette connivence.
« Un chien bien dans tête, un maître bien dans ses baskets… »
Jamel EDDAM
Pet’s Family